Folmer et le Nombre d’Or – Folmer

Folmer et le Nombre d’Or ɸ

« Précisément la lecture du Nombre d’Or dans les œuvres de Folmer est une conséquence de son expression cubiste particulière. Il utilise la perspective plurielle et la stylisation des formes, mais il introduit, dès ses premières œuvres cubistes, une construction géométrique de droites et d’obliques qui forment des partages harmoniques fortuits ou venus des sédiments de sa formation académique. »

Laurence IMBERNON, conservatrice au musée des Beaux-Arts de Rennes, catalogue de l’exposition Georges Folmer, Du Nombre d’Or à l’Abstraction géométrique, La Galerie, Paris, 2011.

Le Nombre d’Or : ɸ

Une découverte du Ve siècle avant J.-C. est à l’origine de l’expression Nombre d’Or, le cycle métonique. L’astronome athénien Méton établit alors qu’au bout de 19 ans les phases lunaires reviennent aux mêmes dates des mêmes mois, la Lune recommençant alors son cycle avec le Soleil. Les Athéniens firent alors graver le cycle de Méton en lettres d’or sur les colonnes du temple de Minerve. Et le rang d’une année dans le cycle reçut le nom de Nombre d’Or.

Le premier traité consacré au Nombre d’Or, Da divina proportione, fut publié à Venise en 1509 par Lucas Pacioli (vers 1445-1517) et illustré par Léonard de Vinci qui étudie les propriétés géométriques, esthétiques et même mystiques du Nombre d’Or.

L’essentiel des propriétés géométriques du Nombre d’Or est contenu dans les éléments de géométrie d’Euclide. C’est le premier exemple d’une équation du second degré. Dans le livre XIII, Euclide étudie les pentagones réguliers (inscrits dans le cercle). Le pentagone convexe et surtout le pentagone étoilé ont été considérés comme une figure parfaite, un symbole de beauté et d’harmonie. Le Nombre d’Or a gouverné les tracés régulateurs de la pyramide de Khéops, du Parthénon, du Dôme de Milan, ainsi que de nombreuses peintures de la Renaissance italienne, notamment de Vinci et de Raphaël entre autres.

« (…) Folmer avait eu à l’école des Beaux-Arts de Nancy puis de Genève une formation pluridisciplinaire et plus prononcée dans le domaine architectural de l’antique, c’est certainement là le point de départ de sa recherche intuitive, d’abord, puis raisonnée sur le Nombre d’Or (…) »

Denis GUERMONPREZ, mathématicien, “Le Nombre d’Or Φ et Folmer”, entretien avec Catherine Folmer, catalogue de l’exposition Georges Folmer 1895-1977 au musée des Beaux-Arts de Rennes, 2010

Cat. 209, Nature morte à la cruche, “Antiquaire 3”, 1933-1936

Le Nombre d’Or Φ – Première analyse mathématique des Fleurs d’Or (1936-1938, cat. 282) par Carole LE BELLER, professeure de mathématiques.

L’exposé mathématique rédigé par Carole Le Beller a été publié dans le catalogue de l’exposition Georges Folmer 1895-1977 organisée en 2010 à Genève par l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle). (Cliquez ici )

Mathématicien et philosophe, le prince Matila Ghyka (1881-1965) fut membre du comité d’honneur du Salon des Réalités Nouvelles en 1952. Il avait publié en 1931 un ouvrage intitulé Le Nombre d’Or, Rites et rythmes pythagoriciens dans le développement de la civilisation occidentale, préfacé par Paul Valéry. A son arrivée à La Ruche, Folmer a pour voisin d’atelier le mathématicien et peintre Dimitri Viener que Matila Ghyka a initié au Nombre d’Or. Viener apporte à Folmer la confirmation de ses compositions au Nombre d’Or et lui démontre mathématiquement toutes les règles des partages harmoniques. Ce travail avec Viener est enrichi pour Folmer d’études sur les polyèdres. Une amitié profonde lient les deux hommes dont témoigne le portrait de Viener exécuté dans les années 1935-1936.

Symphonie Harmonique, 1941-1942, cat. 329, MNAM, Centre Pompidou (acq. 1947). Composition en référence au Nombre d’Or.

Repro.couleur Encyclopédie LAROUSSE Méthodique édition 1955 Vol.II p.97 Chapitre « Géométrie ».