Folmer et le Groupe MESURE – Folmer

Un nom

L’appellation « Groupe MESURE » choisie par Folmer enveloppait les principes de l’Art géométrique déclinés selon la personnalité artistique de chacun : « clarté, ordre, harmonie, exactitude, pureté, équilibre » (2) emportant même une approche de l’universalisme.

Fondation, Origine

Au printemps 1960, Folmer fonde le « Groupe Mesure » qu’il préside avec Jean Gorin comme vice-président.

Une critique de Veillon-Duverneuil, parue en 1959 dans le journal Combat, rend compte du Salon des Réalités Nouvelles en ces termes : « une première et importante manifestation du regroupement de peintres et sculpteurs constructivistes » avec des envois de Georges Folmer, Günter
Frutrunk, Léo Breuer, Jean Gorin, François Morellet, Marcelle Cahn, Richard Mortensen, Aurélie Nemours, Pierre-Martin Guéret, Roger Thépot, Maxime Descombin, Robert Jacobsen, Marino Di Teana, Norbert Kricke et Carlos Cairoli. On observera que beaucoup de ces membres ont déjà joué un rôle très actif au sein du « Groupe Espace » dont Folmer signa, en 1951, le Manifeste. Folmer les réunira en fondant « Mesure ».

Légende gauche : Encre de Folmer, 1950 (Cat. 516), choisi pour l’exposition de groupe Mesure au musée des Beaux-Arts de Rennes en 1961

L’objectif

Il est de créer un espace plastique construit ou formel dans l’espace architectural, en respectant la liberté des trois composantes : peinture, sculpture, architecture : c’est l’application de la synthèse des Arts.

Les expositions

Après le Musée des Beaux-arts de Rennes en 1961, elles se dérouleront presque exclusivement en Allemagne : Kaiserslautern (mai 1962) – Ludwigshafen (septembre 1962) – Leverkusen (janvier 1963) – Frankfurt (janvier 1964) – Hambourg (octobre 1964) – Brême (novembre 1964) – Bielefeld (janvier 1965) – Witten (septembre 1965). Au fil des ans le Groupe est devenu européen rassemblant des Belges : Peire, Swimberghe, des Allemands : Breuer, Frutrunk, Kiesel, des Italiens : Di Teana, Tarabella, des Hongrois : Cieslarczyk, Szekely et des architectes : Lassus, Guéret, Uniack, Pillet.

La reconnaissance, la pérennité

Si la reconnaissance est saluée en Allemagne où les artistes du « Groupe Mesure » « révèlent une volonté et un savoir-faire magnifique, une maîtrise technique et une vitalité créatrice » le parcours en France est un désenchantement ; seule une collaboration avec l’A.F.C.C (Association française des coloristes conseils) où Folmer avait été élu membre en 1963, marque sa présence significative.

La lutte pour une reconnaissance affirmée de l’Art construit ou Abstraction géométrique est très difficile et les membres doivent accepter, comme pour les mouvements précédents : De Stijl ou Groupe Espace, « une reconnaissance limitée ». De plus le mouvement est débordé par la montée de l’Art informel et du Minimal Art…. « Mesure » s’éteint en 1966.

«Ce constat ne doit pas occulter l’importance du « Groupe Mesure » qui aura joué un rôle essentiel en rassemblant des artistes géométriques de nationalités diverses et en assurant la diffusion de leur Art » (1).
Aujourd’hui, on comprend que la démarche du « Groupe Mesure », comme celle des précédents mouvements, a contribué à la pleine reconnaissance de l’Abstraction géométrique dans l’Art moderne du XXème siècle.

Légende à gauche : Cat. 779, Composition, 1964

Annexes :
Groupe Mesure : esthétique constructiviste de 1951 à 1970 – PDF, 3,6 Mo : Télécharger le PDF

1 – « L’esthétique constructiviste de 1951 à 1970 » par Domitille d’Orgeval, Docteur en Histoire de l’Art – Paris IV Sorbonne. Catalogue Galerie
Drouart, Paris.