Folmer, peintre mallarméen

A partir de 1957, Folmer donne souvent pour titre à ses oeuvres un vers de Mallarmé : « une fusion de l’abstraction poétique et plastique » selon René Massat(1).

L’un et l’autre se refusent à présenter leur sensibilité par ce qu’elle a de commun et de semblable ; l’un et l’autre cherchent en lui, pour traduire dans son Art respectif, ce qu’il a de plus « incommunicablement » individuel !

Et surtout ne va pas, frère, acheter du pain, 1959

«Dans ses compositions où le tracé des formes, exactement pensées, contient un idéogramme et où la couleur vibre au-delà du plan, Folmer découvre et délivre un saisissant aspect de la pensée mallarméenne».

«Une toile qui prend un vers de Mallarmé pour titre peut prétendre à l’illustration d’un poème dont il est tiré, ou bien orienter l’éclairage qu’elle désire donner à son inspiration et sous lequel elle désire être vue».

«La confrontation de l’Art de Folmer avec l’abstraction poétique de Mallarmé relève d’une nécessité plus lointaine, d’une affinité plus étroite».

«Le poète las que la vie étiole» pose les termes du néant : refus de l’univers, blessant et attirant à la fois, appel à la nuit intérieure qui permet à l’esprit « d’avancer profondément dans la nuit des ténèbres absolues».

Cat. 726, Sur le vide papier que la blancheur défend, 1960

Il s’agit «de peindre non la chose, mais l’effet qu’elle produit» (2) c’est-à-dire concevoir son oeuvre comme une expérience métaphysique en transposant les objets sur le plan de l’esprit, c’est-à-dire annuler l’absurde et le hasard qui règnent dans la création.

« Il n’y a pas de hasard en Art » Georges Folmer

(1) Extraits de René Massat, Président du Salon des Réalités Nouvelles en 1953 et 1954, critique d’Art et professeur de philosophie au Lycée Janson de Sailly à Paris.
(2) Commentaires d’un intime de Folmer.